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Peut-on dater une peinture sur toile ou sur bois ?

dater une peinture

On ne peut pas dater directement la peinture sans l’endommager de manière visible, mais…

La datation du support (toile ou bois) est possible par carbone 14 à condition que l’œuvre n’ait pas changé de support au cours du temps (rentoilage par exemple). Cela donne une date contemporaine ou antérieure à la réalisation de la peinture.

Cette étude nécessite un prélèvement du matériau support.

Attention : il ne sert à rien de dater un cadre ou tout support amovible associé à l’œuvre étudiée !

L’étude des pigments donne des informations chronologiques indirectes qui permettent de circonscrire l’époque à partir de laquelle l’œuvre a pu être composée.

C’est une approche souvent nécessaire pour révéler les anachronismes qui contrediraient une attribution à un artiste connu. De plus, la comparaison entre la palette documentée du peintre et celle utilisée pour la peinture donne aussi des informations pertinentes sur l’ancienneté de la réalisation de l’œuvre.

Pour effectuer ces analyses il est souvent nécessaire de procéder à des prélèvements sur la peinture elle-même, mais ces études peuvent également être abordées sans prélèvement, par LIBS notamment.

Attention : les pigments utilisés dans les temps anciens peuvent également l’être encore aujourd’hui. L’absence d’élément anachronique ne certifie pas l’ancienneté d’une œuvre. Il s’agit d’informations nécessaires pour la construction d’un dossier scientifique, mais insuffisantes pour valider l’attribution chronologique de la peinture.

L’imagerie scientifique constitue une approche complémentaire aux deux précédentes dans la mesure où elle permet d’observer l’œuvre de manière à révéler ce qui est invisible à l’œil nu.

Que ce soit aux travers des ultraviolets-UV (efficaces pour visualiser des zones de restauration), en réflectographie infrarouge-IR (pertinente pour la recherche de dessins préparatoires) ou encore en radiographie des rayons X (indispensable pour visualiser toutes les couches simultanément et révéler des repentirs), l’imagerie scientifique met en évidence les différentes étapes de réalisation d’une œuvre et elle permet de mieux les comprendre.

Ces études ne nécessitent aucun prélèvement.

Remarque : la mise en évidence de repentirs est un argument souvent fort pour montrer que la peinture n’a pas été réalisée par un « copiste », en justifiant d’une intention progressive de l’artiste.

La recherche avance… De nombreux efforts de recherche se portent sur la datation des pigments directement, en effectuant des prélèvements de plus en plus réduits. Actuellement, il est possible de dater des pigments contenant du carbone, comme le blanc de plomb, par carbone 14, mais pour mener à bien cette analyse, il est nécessaire de prélever plusieurs centimètre carrés d’une peinture sur toile. Nul doute que dans les prochaines années ces contraintes soient notablement réduites !

Besoin de plus d’informations pour l’étude de vos peintures ?

Notre laboratoire de Bordeaux, Re.S. Artes, est spécialisé depuis plus de 10 ans dans l’étude, l’analyse et la datation des objets d’art et d’archéologie. Il a été créé par deux docteurs ayant près de 25 ans d’expérience en méthodes scientifiques appliquées à l’art et à l’archéologie : contactez-nous

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Peut-on dater les porcelaines et les faïences ?

Il n’existe pas de méthode permettant d’assurer un résultat fiable dans tous les cas.

Les faïences et les porcelaines sont des terres cuites. On entend par terre cuite tout matériau composé d’une argile (pâte) et de cristaux (dégraissant) porté à haute température pour en assurer la cohésion. Dans cette classe de matériaux nous trouvons les céramiques, les faïences, les porcelaines. Notons que les noyaux de coulée d’objets en métal ayant été fabriqués par la technique de la cire perdue peuvent également être analysés.

Comment ? Classiquement, déterminer l’ancienneté de la fabrication ou du dernier chauffage des terres cuites se fait par thermoluminescence (TL) ou par luminescence stimulée optiquement (OSL). Pour plus d’informations cliquez ici.

Les faïences et les porcelaines : la particularité de ces matériaux, c’est d’avoir été chauffés à très haute température. Dans ces conditions, il ne reste pratiquement plus de cristaux à l’état cristallin. De plus, pour les porcelaines, la pâte constituée de kaolin ne contient presque pas de dégraissant.

Peut-on les dater ? En complément de la thermoluminescence classique qui ne fonctionne en général pas pour ces matériaux, une méthode basée sur les propriétés de luminescence des quartz a été mise au point dans les années 1970. Il s’agit de la technique de la prédose sur le pic à 110°C du quartz.

Nous l’utilisons depuis une vingtaine d’années. De notre expérience il ressort qu’elle est assez efficace sur les faïences, mais malheureusement peu efficace sur les porcelaines.

Pourquoi ? Il n’y a quasiment plus de quartz utilisables (s’il y en a) dans les porcelaines. Cela conduit à des signaux inexploitables. De plus, il est très difficile d’extraire suffisamment de matière de l’objet pour faire les mesures nécessaires.

Conclusion : Bien que nous maitrisons toutes les techniques associées à la luminescence des cristaux contenus dans les terres cuites, nous ne préconisons pas l’étude des porcelaines de cette manière. Précisons également que la technique de la prédose sur le pic à 110°C du quartz existant depuis près de 50 ans, on peut se douter que si elle était « miraculeuse », elle serait appliquée en routine depuis bien longtemps !

Attention : Ces méthodes nécessitent un grand savoir-faire et une haute technicité. Elles ne peuvent pas être appliquées en « presse-bouton », sans avoir les compétences en interne dans la structure. A ce titre, rappelons que Re.S.Artes est le seul laboratoire privé français composé de deux docteurs spécialistes en méthodes de datation pour l’art et l’archéologie (TL, OSL, C14)

Une alternative ?

Comment peut-on étudier ces objets ?

Nous préconisons plus volontiers une étude des éléments chromogènes (les responsables de la couleur) des faïences et des porcelaines. Pour cela, nous utilisons un outil qui, sans prélèvement, permet de déterminer la composition des glaçures et de leurs chromogènes : le LIBS. Il ne s’agit pas d’une méthode de datation, mais toute information anachronique peut aider à l’attribution culturelle d’un objet.

Besoin de plus d’informations en TL, OSL, C14 ?

Notre laboratoire de Bordeaux, Re.S. Artes, est spécialisé depuis plus de 10 ans dans l’étude, l’analyse et la datation des objets d’art et d’archéologie. Il a été créé par deux docteurs ayant près de 25 ans d’expérience en méthodes de datation appliquées à l’archéologie : contactez-nous

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