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Quelle méthode de datation pour quelle période chronologique ?

Les méthodes de datation scientifique (carbone 14, thermoluminescence, OSL, dendrochronologie, archéomagnétisme, ESR, U/Th, …) ont chacune leur champ d’application et leurs limites. Les connaître permet de les utiliser correctement en fonction des matériaux présents et de l’espace chronologique dans lequel on se situe. On vous dit tout !

Quelles méthodes peut-on utiliser pour dater l’Holocène ?

Pour les périodes chronologiques allant de l’époque contemporaine au Mésolithique (soit environ les 12 000 dernières années), nous disposons de cinq méthodes de datation majeures :

datation de l'Holocène

Quelles méthodes peut-on utiliser pour dater le Pléistocène ?

Pour les périodes paléolithiques et les applications géologiques, nous disposons de huit méthodes de datation principales :

  • Carbone 14 pour tous les matériaux d’origine organique (bois, charbons, graines, os, dents, …) jusqu’à environ 50.000 ans
  • Thermoluminescence (TL) sur les pierres chauffées (silex, quartzites) jusqu’à environ 500.000 ans
  • Luminescence stimulée optiquement (OSL) sur les sédiments jusqu’à environ 500.000 ans
  • Uranium/Thorium sur les carbonates jusqu’à environ 500.000 ans
  • ESR sur les carbonates, les dents et les os, les sédiments quartzeux, de 20.000 ans à plusieurs millions d’années
  • Paléomagnétisme sur les roches magnétiques, jusqu’à plusieurs millions d’années
  • Potassium-Argon et Argon-Argon sur les roches éruptives, de 100.000 ans à 10 millions d’années
  • Cosmonucléides sur les sédiments quartzeux, de 100.000 ans à plusieurs millions d’années

Pourquoi dater un même site par des méthodes différentes ?

On peut dater certains matériaux par des techniques différentes. Dans les contextes holocènes, c’est le cas des bois (C14 et dendrochronologie) et des terres cuites (TL, OSL, archéomagnétisme), en particulier. Dans les contextes paléolithiques, c’est le cas des sédiments (OSL, ESR).

On peut aussi dater un même événement avec des techniques différentes en analysant des matériaux différents. Par exemple, on peut dater une construction par carbone 14 (charbons extraits des mortiers), par thermoluminescence (briques) et par OSL (mortier). On peut aussi dater une même séquence stratigraphique du Paléolithique supérieur par C14, TL, OSL, U/Th, ESR et Paléomagnétisme à condition qu’elle contienne les matériaux cibles de chaque technique.

Croiser les méthodes sur les mêmes supports ou sur des matériaux contemporains permet d’améliorer les procédures de datation et de réduire les incertitudes sur les dates, donc d’apporter une information plus fiable et plus précise sur l’évènement à dater.

Besoin de plus d’informations en TL, OSL, C14 ?

Notre laboratoire de Bordeaux, Re.S. Artes, est spécialisé depuis plus de 10 ans dans la datation des matériaux archéologiques. Il a été créé par deux docteurs ayant près de 25 ans d’expérience en méthodes de datation appliquées à l’archéologie. Nous sommes le seul laboratoire privé français ayant en son sein ces compétences et cette expérience : contactez-nous

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Peut-on dater les porcelaines et les faïences ?

Il n’existe pas de méthode permettant d’assurer un résultat fiable dans tous les cas.

Les faïences et les porcelaines sont des terres cuites. On entend par terre cuite tout matériau composé d’une argile (pâte) et de cristaux (dégraissant) porté à haute température pour en assurer la cohésion. Dans cette classe de matériaux nous trouvons les céramiques, les faïences, les porcelaines. Notons que les noyaux de coulée d’objets en métal ayant été fabriqués par la technique de la cire perdue peuvent également être analysés.

Comment ? Classiquement, déterminer l’ancienneté de la fabrication ou du dernier chauffage des terres cuites se fait par thermoluminescence (TL) ou par luminescence stimulée optiquement (OSL). Pour plus d’informations cliquez ici.

Les faïences et les porcelaines : la particularité de ces matériaux, c’est d’avoir été chauffés à très haute température. Dans ces conditions, il ne reste pratiquement plus de cristaux à l’état cristallin. De plus, pour les porcelaines, la pâte constituée de kaolin ne contient presque pas de dégraissant.

Peut-on les dater ? En complément de la thermoluminescence classique qui ne fonctionne en général pas pour ces matériaux, une méthode basée sur les propriétés de luminescence des quartz a été mise au point dans les années 1970. Il s’agit de la technique de la prédose sur le pic à 110°C du quartz.

Nous l’utilisons depuis une vingtaine d’années. De notre expérience il ressort qu’elle est assez efficace sur les faïences, mais malheureusement peu efficace sur les porcelaines.

Pourquoi ? Il n’y a quasiment plus de quartz utilisables (s’il y en a) dans les porcelaines. Cela conduit à des signaux inexploitables. De plus, il est très difficile d’extraire suffisamment de matière de l’objet pour faire les mesures nécessaires.

Conclusion : Bien que nous maitrisons toutes les techniques associées à la luminescence des cristaux contenus dans les terres cuites, nous ne préconisons pas l’étude des porcelaines de cette manière. Précisons également que la technique de la prédose sur le pic à 110°C du quartz existant depuis près de 50 ans, on peut se douter que si elle était « miraculeuse », elle serait appliquée en routine depuis bien longtemps !

Attention : Ces méthodes nécessitent un grand savoir-faire et une haute technicité. Elles ne peuvent pas être appliquées en « presse-bouton », sans avoir les compétences en interne dans la structure. A ce titre, rappelons que Re.S.Artes est le seul laboratoire privé français composé de deux docteurs spécialistes en méthodes de datation pour l’art et l’archéologie (TL, OSL, C14)

Une alternative ?

Comment peut-on étudier ces objets ?

Nous préconisons plus volontiers une étude des éléments chromogènes (les responsables de la couleur) des faïences et des porcelaines. Pour cela, nous utilisons un outil qui, sans prélèvement, permet de déterminer la composition des glaçures et de leurs chromogènes : le LIBS. Il ne s’agit pas d’une méthode de datation, mais toute information anachronique peut aider à l’attribution culturelle d’un objet.

Besoin de plus d’informations en TL, OSL, C14 ?

Notre laboratoire de Bordeaux, Re.S. Artes, est spécialisé depuis plus de 10 ans dans l’étude, l’analyse et la datation des objets d’art et d’archéologie. Il a été créé par deux docteurs ayant près de 25 ans d’expérience en méthodes de datation appliquées à l’archéologie : contactez-nous

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Comment dater des objets d’art ou des matériaux archéologiques par Thermoluminescence (TL) ou OSL ?

En quoi consistent les datations par Thermoluminescence et OSL ?

La datation des objets par les méthodes basées sur la luminescence des cristaux – thermoluminescence (TL) ou luminescence optiquement stimulée (OSL) – implique plusieurs étapes analytiques. Voici un aperçu du processus de datation mis en œuvre :

Thermoluminescence (TL) et Luminescence stimulée optiquement (OSL) – le principe :

  1. L’instant zéro : c’est le dernier chauffage des cristaux contenus dans une terre cuite (TL) ou la dernière exposition à la lumière pour un sédiment (OSL)
  2. Irradiation : elle transfert de l’énergie dans les cristaux. Plus les cristaux sont soumis à l’irradiation, plus ils accumulent de l’énergie. L’irradiation provient de l’objet lui-même et de son environnement.
  3. Prélèvement : nous devons extraire les cristaux des objets à étudier. Sur les objets d’art cela se fait le plus souvent en perçant 2 petits trous dans la terre cuite ; sur les matériaux archéologiques une plus grande quantité de matière est utilisée.
  4. Libération de l’énergie : au laboratoire nous chauffons (thermo) ou éclairons (stimulation optique) les cristaux extraits de l’objet ou du sédiment à étudier. Par cette action, les cristaux libèrent leur énergie accumulée au cours du temps sous forme de lumière : c’est la luminescence. Elle est d’autant plus intense que les cristaux ont été irradiés. Elle est donc proportionnelle au temps pendant lequel ils ont été exposés à l’irradiation depuis l’instant initial, mais également à la quantité d’irradiation reçue par unité de temps.
  5. Détermination de l’âge : nous calculons l’âge en divisant la quantité d’irradiation reçue par les cristaux depuis l’instant initial (mesurée par TL ou OSL), par la quantité d’irradiation qu’ils ont reçue en une année.

Attention : il est important de distinguer le test d’ancienneté et la datation par thermoluminescence. En effet, dans le cadre de l’étude des objets d’art (marché de l’art, musées, collections particulières, … ) nous n’avons plus accès à la mesure de la quantité d’irradiation reçue par les cristaux par unité de temps : l’environnement dans lequel les objets ont été enfouis ou conservés depuis la cuisson initiale est inconnu. Il nous manque donc la moitié des données nécessaires à la datation. C’est pourquoi nous parlons de « test d’ancienneté ». Celui-ci est néanmoins suffisant pour apporter des informations chronologiques substantielles sur l’ancienneté des objets d’art.

Les datations par TL sont réalisées dans le cadre de problématiques archéologiques, sur des objets en contexte de fouille pour lesquels nous pouvons mesurer la radioactivité environnementale.

Voir aussi : datation par luminescence stimulée optiquement (OSL).

Quelles améliorations récentes ?

Des améliorations sont apportées sans cesse par la communauté scientifique aux techniques de mesure par TL ou OSL afin d’obtenir des résultats plus fiables et de réduire les incertitudes sur les âges. L’objectif est d’élargir la gamme des objets ou matériaux pouvant être datés par ces méthodes, mais aussi de pouvoir répondre à des problématiques plus fines, nécessitant des datations plus précises.

Le laboratoire Re.S.Artes participe à ces recherches méthodologiques, grâce à l’expertise de ses deux docteurs en méthodes de datation scientifique (TL, OSL, C14).

Attention : Ces méthodes nécessitent un grand savoir-faire et une haute technicité. Elles ne peuvent pas être appliquées en « presse-bouton », sans avoir les compétences en propre dans la structure. A ce titre, rappelons que Re.S.Artes est le seul laboratoire privé français composé de deux docteurs spécialisés en méthodes de datation pour l’art et l’archéologie (TL, OSL, C14).

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Le laboratoire Re.S. Artes est spécialisé depuis plus de 10 ans dans l’étude, l’analyse et la datation des objets d’art et d’archéologie. Il a été créé par deux docteurs ayant près de 25 ans d’expérience en méthodes de datation appliquées à l’art et l’archéologie : contactez-nous

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